Depuis 2020, les années sont marquées par des évènements perturbateurs que nous devons gérer au fur et à mesure qu’ils surviennent avec toujours plus d’intensité.
Ici, une crise sanitaire sans précédent qui stoppe sans vergogne la planète économique ;
Là, une crise écologique qui ne cesse d’apporter chaque jour son lot de catastrophes à chaque coin de la planète, à n’importe quel moment de l’année avec toujours plus d’intensité, toujours plus d’incohérence mesurable ;
Ici encore, l’avènement très difficile d’une maîtrise énergétique abandonnant les sources fossiles ;
Là enfin, ces guerres immondes d’un autre temps que l’on croyait maîtrisable par l’intelligence de l’Homme.
Trois années qui nous font confirmer les mêmes constats apparus depuis de nombreuses années et dont la COP 28 n’a fait que révéler très clairement trois types de comportements au sein de la communauté humaine : les pays pauvres qui meurent déjà du climat ; les pays riches ne veulent rien lâcher et les pays émergents pour qui la sobriété n’existera pas tant qu’ils n’auront pas le niveau des pays riches.
Pourtant, lorsqu’on écoute les scientifiques comme Jean Jouzel ou Valérie Masson Delmotte, nous pouvons encore gagner la Bataille du Climat et ne pas dépasser les 1,5°C d’ici 2050 envisagés par la COP 21.
Mais, au rythme de notre consommation des énergies fossiles, cette limite sera atteinte d’ici,… 7 ans, soit 2031.
Cet objectif est d’autant plus important que les scientifiques confirment l’accélération des phénomènes de changement climatique.
Alors que certains pensent à mettre en place la loi immigration pour protéger les seuls français, de plus en plus de migrants quittent leur pays en guerre, leur pays qui ne peuvent plus les nourrir du fait de la sécheresse, du fait des inondations, du fait des températures insoutenables.
Les scientifiques nous avertissent encore une fois : les évènements que nous vivons aujourd’hui, sont ceux-là même que nous avons indiqués, il y a 30 ans. Aujourd’hui, disons le très clairement, nous allons vers les +3°C dans les toutes prochaines décennies (2050 = 25 ans). Concrètement cela signifie qu’il ne pourra plus y avoir d’activités sportives, ni de travail possible dans nos contrées tempérées durant les périodes d’été et les régions tropicales et équatoriales deviendront invivables. Sommes-nous prêts à accueillir les habitants de ces zones qui ne sont pas responsables du réchauffement climatique, parce que pauvres ?
Loin d’être un show médiatique pour le climat, les COP deviennent, au fil des années, les principaux lieux de négociations internationales. Cette année, certains ont pensé qu’il n’était pas convenable que la COP 28 se passe dans un pays producteur de pétrole. Je pense au contraire que la communauté internationale a mis un pied dans l’entrebaillement de la porte des négociations sur la fin des énergies fossiles. C’est ici une première victoire qui en appelle d’autres. Nous avons du pain sur la planche et nous aurons besoin de beaucoup de courage.
Retenons deux choses et agissons en conséquence :
Le bilan global des émissions de chaque pays, montre, depuis la COP 21, une diminution effective des gaz à effet de serre (GES) d’un peu moins de 5% alors que les objectifs fixés sont une diminution de 43% d’ici 2030. On est loin d’être sur la bonne trajectoire.
L’objectif de contenir une augmentation en dessous de 1,5°C d’ici 2050 reste, pour les scientifiques, plus que jamais un impératif. Or, comme le souligne Jean Jouzel, aujourd’hui, même si les résultats montrent que c’est moins mal que ce que l’on prévoyait il y a 20 ans, nous devons absolument viser les +1,5°C car + 2°C ça devient grave et + 3°C, c’est deux fois trop !
Brice Lalonde tire quant à lui les prochains rendez-vous de lutte pour la décarbonation : « Cette COP 28 est vraiment un succès car, pour la première fois, tout le monde a admis qu’il faut sortir du pétrole, même si, bien sûr, les engagements pris ne le sont encore que sur le principe, sans chiffrage, ni délai précis… Les perspectives qu’offrent les nouvelles technologies me rendent optimiste. Pour réussir la transition énergétique, il faut continuer à travailler sur les comportements et la sobriété, tout en veillant à une juste répartition de ses coûts : ceux-ci seront de toute façon moins élevés que le coût de l’inaction. »
Alors, poursuivons et amplifions nos efforts.
Bien amicalement
Alain Dubois
Président des Acteurs Régionaux du Développement Durable